Pour mieux vivre la mer à Port Fréjus
Top départ de la croisière samedi 13 juin pour une navigation de ports en mouillages de 2 semaines.
Suivez les étapes des 8 bateaux participants jour après jour dans ces pages.
Tous les participants se sont retrouvés au Carré du Marin, lieu de conviviaité du YCF, pour une réunion d’information sur le déroulement de la croisière et un premier pot de l’amitiè pour fêter le départ.
Dés 10 heures, tous les bateaux sont prêts pour le grand départ. La navigation pour Villefranche se fera par un vent bien établi en Est. Au moteur pour les uns, à la voile pour les autres, après avoir essuyé quelques embruns, tous les équipages sont bien arrivés en fin d’après midi pour jeter l’ancre au mouillage de Villefranche.
Passée une nuit paisible dans la baie de Villefranche, nous avions convenu de partir à 8h. C’était sans compter le violent orange qui nous attendait à 2 Nm au large. Vent de 30 nds rafales à 40 une pluie cinglante dans une mer soulevée d’écume. Le jet du Karcher vu de face. Napadelice arrache son taud et fait demi-tour à l’aveugle dans le fond de la baie. Fair play, Petite Joséphine et Pelagos tirent au vent dans le grain et se sortent du piège. Indemood ripe sur son ancre, déchire son génois qui s’est déroulé d’un coup, s’enlise dans le sable à quelques mètres des rochers. C’était sans compter sur l’expérience de Jean qui a su se sortir de cette situation plus que délicate. Vulcan et Hédoné ont essuyé le grain au mouillage.
Enfin repartis la suite fut calme, un petit vent de 10 nœuds virant au SW comme prévu, sous le soleil toute la flotte a rejoint le port de Marina di Aregai sans encombre.
Journée de repos à la Marina di Aregai, la traversée étant décalée car le coup de vent sur la corse est toujours annoncé.
Au briefing du soir et après une analyse de tous les sites météo il est décidé de modifier le parcours et de se diriger vers LOANO. Sereins des annonces d’un petit vent SW 4 et creux de 0,8 nous voilà partis le matin vers 10h et à quelques milles du bord, effectivement un petits vent léger nous attend. Les spis fleurissent à l’horizon ainsi que les lignes de traine, enfin une journée calme.
Mais voilà, passé le cap MELE après IMPERIA notre SW monte à 12 puis 18 nds. Les voiles multicolores font place progressivement à nos voiles traditionnelles. Le F4 est vite atteint puis dépassé et le vent monte encore. La mer se creuse et à la verticale de l’île de GALINARA le vent est à 30 nœuds F6 et creux sud de 2m. Devant, Philippe sur Pelagos arrive sur le port et coordonnera à la VHF l’arrivée des autres bateaux. Avec 27 nds de vent, dans le port, pas simple les manœuvres et tous les bras sont les bienvenus pour accoster. Au large le spi laissé à poste sur Fair Play fait une grosse poche et Frédéric bataille dans les rouleaux. Tout se termine bien et les anecdotes vont bon train sur le ponton. Pour finir le rinçage des bateaux fut organisé avec un violent orage vers 11h du soir.
Ce matin on nous annonce un force 4 Nord donc traduisons du F6 au près : non merci on reste au port !!!
Ce fut aujourd’hui une belle partie de voile. Sur un parcours de 47 Nm nous sommes partis à 6 h de LOANO . Mer plate et déjà un petit vent ENE pour satisfaire nos envies de naviguer à la voile. Sur les bateaux tous groupés sur le plan d’eau, s’installe rapidement l’esprit de régater. Chacun peaufine ses réglages. Les milles s’avalent rapidement à une moyenne de presque 7 nœuds. Nous voilà arrivés au port de LAVAGNA en début d’après-midi.
Au petit jour départ pour les CINQUE TERRE. Les plus courageux feront le chemin à pieds qui serpente en surplombant la mer tandis que l’autre groupe nous rejoint par le train. Ce chemin qui relie Monterosso à Vernazza est toujours aussi éprouvant mais tellement beau à parcourir. Une journée magnifique dans un décor grandiose.
Le retour aux bateaux sera arrosé d’une bagarre rangée aux jets d’eau puis la soirée sera toute aussi animée avec côtes de bœuf au grill et spécialités locales dégustées sur le quai, assis sur les parebattages.
La mer est belle, un petit vent léger nous accompagne. La descente vers PORTO VENERE se fait en longeant la côte
ce qui nous permet d’admirer depuis la mer, les merveilleux villages des Cinque Terre. Cette étape de 28Nm sera vite réalisée. Depuis le dernier village, on aperçoit déjà le rocher de PORTO VENERE. La passe est délicate vu la faible hauteur d’eau qui ne dépasse pas 2 m à certains endroits. La mer nous le permettant, c’est en file indienne que les skippers du Yacht Club de Fréjus ont suivi la ligne des bas-fonds, l’œil rivé sur la jauge de profondeur. Passé ce moment où l’erreur de jugement est sanctionnée par l’échouage, nous avons mouillé dans la baie de GRAZIE. Au fond de cette baie bien abritée, un petit village où les glaces sont bonnes à déguster en écoutant l’orchestre de jazz. Une soirée paisible loin de tout.
Quand on sort de LA SPEZZIA il n’est pas question de trainer. Les porte-containers, minéraliers et bateaux de commerce sortent du port et il n’est pas bon se trouver sur leur chemin. Une partie du parcours se fera au moteur vu le petit vent de face qui finira par tourner à l’ouest. Nos voiles prennent le relais pour le reste de ce parcours de 29 NM.
On aperçoit au loin les montagnes de marbre de CARRARE. Le soleil aidant nous décidons d’un arrêt baignade le long des grandes plages, passé VIAREGGIO. Le bain réalisé il nous reste à peine 6 Nm pour rejoindre l’entrée du port de PISE. Avec un force 3 au près bon plein, sur une mer, d’huile c’est une régate improvisée qui s’organise où chacun peaufine ses réglages. La marina de PISE est belle, neuve et bien aménagée et à seulement 15 minutes de la vielle ville.
Le port n’est qu’à un quart d’heure de PISE. Si le campanile n’avait pas été penché, nous serions nous arrêtés à PISE ? Une curiosité toujours impressionnante aujourd’hui renforcée à sa base après 11 années de travaux.
Elle tient bien la Tour. On se plait à se perdre dans les petites ruelles de la ville, ses petites échoppes, la pizza au poids et ses glaces toujours aussi bonnes. On serait bien parti ce matin, mais la météo n’a jamais dit son dernier mot. Annoncé par tous les sites, le vent Force 7 au large à 5 sur la côte italienne est bien là, accompagné d’une houle de 2m amplifiée par la faible hauteur d’eau sur la côte Toscane. Comme pour le port de ROME, l’entrée de la marina de PISA est construite en forme de pinces de crabe, ce qui a pour effet de casser la houle et les vagues. Dans le port on est comme sur un lac. Les équipages qui devaient prendre l’avion nous ont quittés ce matin. On reste bien à l’abri à regarder les pêcheurs locaux trainer dans les déferlantes de l’entrée de l’ARNO. Au briefing (Plutôt l’apéro du soir) chacun analyse les dernières informations météo. A priori ça s’arrange et sauf imprévu, nous partirons demain pour FEZZANO.
La houle s’est enfin calmée et tous les bateaux de la flottille du Yacht Club de Fréjus appareillent pour FEZZANO, petit port qui se situe après Porto VENERE. L’étape du jour représente 29 Nm. N’ayant pas été servis ces derniers jours par une météo clémente, tous les skippers sont
devenus des fins analystes des différents bulletins météo qui nous sont proposés. Comme prévu, ce matin la mer est d’huile, une petite houle longue de 80 cm nous berce pendant que nous prenons notre petit déjeuner sous voiles, poussés par un vent Est de 8 nœuds. Le vent d’hier a balayé le ciel et en longeant la côte, les montagnes de CARRARA défilent sous nos yeux comme une grande carte postale.
Les échanges sur le canal 72 de la VHF sont réguliers entre nous et la bonne humeur qui règne depuis le début de cette croisière est très agréable.
A peine quelques heures après, nous voilà déjà rendus à l’entrée de la large baie de La SPEZZIA. Frédéric sur FAIR PLAY a tiré un bord à terre, de notre côté nous avons choisi une option plus au large. Frédéric avait raison, le vent adonne de plus de 20 degrés et il se retrouve largement devant nous.
Le vent est au SW à 14 nds et nos bateaux filent bien. Petite Joséphine toutes voiles dehors, surpris par une rafale due à la compression de la veine d’air entre l’île de PALMARIA et PORTO VENERE nous fait un 360° rapidement maîtrisé par André. Les équipes du port nous attendent pour accoster et nous profitons de la fin de l’après-midi pour visiter ce magnifique petit village. Le soir tout le monde se retrouve au petit restaurant de poissons du port. Un diner délicieux.
Sachant que l’étape de demain vers GENOVA est de 46 Nm, tout le monde veut s’endormir rapidement pour partir tôt. C’était sans compter sur la SAN GIOVANNI (la saint Jean ). L’orchestre nous a joué tous les tubes Italiens et lorsqu’il s’est arrêté, nous avons eu droit au feu d’artifice. Le Yacht club est partout bien accueilli mais là on n’en avait pas demandé tant. Le sommeil finira par l’emporter.
Nous voilà partis à 6 heures. Frédéric, ayant un mariage samedi, doit rentrer sur Fréjus et nous quitte après avoir analysé plusieurs fois la météo pour une traversée directe vers San REMO. Nous resterons toute la matinée en liaison radio avec lui. Nous empruntons la passe de PORTO VENERE toujours avec attention. La mer est belle, le soleil se lève dernière les montagnes de CARARRA et un vent de 10 nds nous
permet d’avancer au près bon plein. A l’avant de mon bateau, en train d’étarquer la chute de mon génois, voiles bordées, je ne me suis pas méfié, comme André hier, d’une bourrasque de vent qui couche le NAPADELICE et le met dans le lit du vent. Florence a le bon réflexe et choque la GV. Je reviens sur l’arrière et nous voilà repartis sans encombre. On s’éloigne des contre forts de la côte histoire de ne pas subir ces veines d’air, qui d’ailleurs ne dureront pas.
Philippe sur PELAGOS taille la route en tête sur son 36i, Guy sur HEDONE a étarqué son génois, André sur Petite Joséphine navigue prudemment après sa figure de style d’hier, récidivée ce matin par NAPADELICE.
Cette belle navigation toutes voiles dehors comme on les aime, sur une mer plate n’a duré qu’une petite heure. Rapidement et nous le savions, le vent a faibli et s’est mis au NE. Nous l’avions à peine à 20 ° de notre route. Tirer des bords par ce petit vent nous aurait trop retardés pour les 47 Nm à parcourir aujourd’hui. Sur NAPADELICE on sort la traîne (sans succès mais ça occupe), une partie de SCRABBLE sur Petite Joséphine, et toujours ce magnifique paysage des CINQUE TERRE qui défile sous nos yeux.
Au niveau de la pointe de PORTOFINO, Philippe lance un appel sur la VHF. Son moteur génère de fortes vibrations anormales. Il réduit le régime, ce n’est pas le moteur mais certainement l’hélice. Aurait-il perdu une pale, pris un morceau de filet, bref nous sommes tous attentifs. André prêt de lui restera à ses côtés jusqu’au port au cas où. La navigation en groupe a de bien qu’en cas de problème nous sommes près les uns des autres pour s’entraider.
A l’arrivée Philippe inquiet est impatient de se baigner, plonge dans l’eau « très cristalline » du port de GENOVA. Rassuré il en profite pour retirer les lambeaux de polyane que se sont enroulés sur une pale et fortement serrés autour de son axe. On retrouve comme prévu Jean et Marylène sur INDEMOOD AGAIN arrivés la veille. Après avoir croisé, en entrant dans le port, la carcasse rouillée du CONCORDIA vouée au démantèlement, c’est au pied de la vielle ville de GENOVA et ce quartier classé qui jouxte le port que nous partons flâner dans les petites ruelles étroites. Une ville portuaire bruyante, animée, qui mérite une halte.
Nous voilà repartis pour une navigation de 35 Nm sous un petit vent au portant et une mer plate, navigation durant laquelle nous avons eu la chance de croiser quelques dauphins.
Dés le milieu d’après-midi, tous les bateaux sont amarrés au port de Loano où nous retrouvons notre ami François sur ROCAMBOLE. Comme de coutume, la journée se termine autour de l’apéro.
Après une nuit paisible dans la marina de LOANO, nous voilà partis pour une étape de 31 Nm sur une mer d’huile et « Pétole », pas un souffle de vent à la sortie du port. François sur ROCAMBOLE a décidé de rester 3 jours sur place. Quoi dire de cette belle journée sous un soleil de plomb. On longe la côte et on admire le paysage. Arrivés à l’île de GALINARA, on voit que c’est le week-end. Les petites barques de pêches sont de sortie et chacun tente de ramener une belle prise. Pour ma part, une fois encore, la pèche à la traine à 4 nœuds n’a rien donné. Il faut dire que mes hameçons sont rouillés et le malheureux poisson qui tentera de les mordre risque au pire de mourir du tétanos.
Passé le cap MELE puis la ville d’IMPERIA, nous avons fait une halte baignade à quelques encablures de SAN REMO. Par 7 mètres de fond la mer était si claire que nous pouvions compter les maillons de nos ancres. Avec une eau à 24 degrés, c’est la baignade agréable qui rafraichit tout le monde.
Après cette halte d’une petite heure nous avons accosté au port de SAN REMO. Après le traditionnel briefing apéritif, c’est au restaurant pour déguster des spécialités de poissons et pates aux fruits de mer que se termine la soirée, sans oublier le petit verre de Limoncello pour bien retrouver les bateaux.
Cette ultime étape de 52 Nm qui nous ramène à PORT FREJUS aurait dû être coupée en deux avec un mouillage aux îles de LERINS. Comme tout le programme fut chamboulé suite à la météo capricieuse de la première semaine, il ne nous restait plus de jour tampon pour rentrer à la date prévue. Philippe sur PELAGOS restera flâner sur la côte et ne rentrera que mardi prochain. Cette navigation d’aujourd’hui au moteur, à 6,5
nœuds, était finalement monotone. HEDONE, Petite JOSEPHINE, INDEMOOD AGAIN et NAPADELICE naviguent de concert en guettant au large des éventuels dauphins face à Monaco. Les prévisions de vent annoncées sont fausses, pas de problème, on a l’habitude. Il ne nous aura fallu que 8h10 pour avaler la distance.
Un pot de l’amitié est prévu mardi soir à 17h00 au CARRE du MARIN.
Malgré une météo difficile et capricieuse la croisière LA LIGURIENNE 2015 restera dans l’esprit de chacun comme une aventure sympathique, où l’entraide et la convivialité ont toujours été présentes.
Même les moments de navigation les plus durs : « le force 6 au cap d’Antibes ou l’orage du lendemain matin à Villefranche, un même Force 6 au large de l’île de GALLINARA et ses creux de 2,5m, sans compter les 27 nœuds de vent pour apponter dans le port de LOANO. » Tout ceci aussitôt effacé par les pâtes aux fruits de mer, la pizza, les glaces succulentes sans oublier la soirée barbecue à LAVAGNA où nous avons bien ri. Comme tout c’est bien passé cela restera que de bons souvenirs.
Un grand merci à Florence qui après avoir préparé cette croisière près de 2 mois avant le départ s’est retrouvée à tout reprendre jour après jour pour que notre flottille soit toujours bien accueillie.